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La vie est une longue marche sans but
7 juillet 2014

Vanité des vanités

Ecclesiaste    Georges Minois, dans sa très riche Histoire du mal de vivre,  cite Hérodote (Histoires, VII,46) qui parle ainsi des Thraces (peuple des Balkans, du 2ième millénaire jusqu'au 3ième siècle avant JC) :

À la naissance d'un bébé, la famille s'assied en cercle et pleure à la pensée des souffrances que l'enfant devra endurer maintenant qu'il est dans le monde et passe en revue les multiples douleurs de la vie humaine ; mais quand quelqu'un meure, ils l'enterrent avec joie et allégresse, disant qu'il est maintenant heureux, et énumèrent toutes les misères auxquelles il a enfin échappé.

oOo

L'Ecclésiaste (ou en hébreu, Qohélet, « celui qui s'adresse à la foule ») est un livre de la Bible témoignant également de ce que le « mal de vivre » est aussi ancien que la pensée. En voici des extraits dans la traduction du site http://www.magnificat.ca/textes/bible/index.html

Chapitre 1

Paroles de l'Ecclésiaste, fils de David, roi de Jérusalem.

Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste; vanité des vanités, et tout est vanité.

Quel profit revient-il à l'homme de tout le travail qui l'occupe sous le soleil?

Une génération passe, et une génération vient; mais la terre subsiste à jamais.

Il n'y a rien de nouveau sous le soleil, et nul ne peut dire: Voici une chose nouvelle; car elle a déjà existé dans les siècles qui étaient avant nous.

On ne se souvient pas des choses anciennes, et ce qui arrivera dans la suite ne laissera pas non plus de souvenir chez ceux qui vivront plus tard.

Chapitre 2

Je n'ai rien refusé à mes yeux de tout ce qu'ils ont désiré, et j'ai permis à mon coeur de jouir de tous les plaisirs, et de prendre ses délices dans tout ce que j'avais préparé, et j'ai cru que mon partage était de jouir de mes travaux.

Puis, m'étant retourné vers tous les ouvrages que mes mains avaient faits, et vers les travaux où j'avais pris une peine inutile, j'ai vu en tout vanité et affliction d'esprit, et j'ai reconnu que rien n'est stable sous le soleil.

Et j'ai dit en mon cœur: Si moi et l'insensé devons mourir également, que me sert de m'être appliqué davantage à la sagesse? Et me parlant à moi-même, j'ai reconnu que cela aussi était vanité.

Car la mémoire du sage n'est pas plus éternelle que celle de l'insensé, et les temps à venir enseveliront tout pareillement dans l'oubli; le savant meurt aussi bien que l'ignorant.

C'est pourquoi j'ai été las de la vie, en voyant que tout est mauvais sous le soleil, et que tout est vanité et affliction d'esprit.

J'ai ensuite détesté toute l'application si grande avec laquelle j'avais tant travaillé sous le soleil, devant laisser après moi un héritier, au sujet duquel j'ignore s'il sera sage ou insensé, et pourtant il sera maître de tous mes travaux auxquels je me suis appliqué avec tant de peine; et y a-t-il rien de si vain?

Chapitre 3

J'ai dit en mon coeur touchant les fils des hommes, que Dieu les éprouve, et qu'Il montre qu'ils sont semblables aux bêtes.

C'est pourquoi les hommes meurent comme les bêtes, et ils ont les uns et les autres un même sort. Comme l'homme meurt, ainsi meurent les bêtes. Ils respirent tous de la même manière, et l'homme n'a rien de plus que la bête; tout est soumis à la vanité, et tout va dans un même lieu. Ils ont été tirés de la terre, et ils retournent tous dans la terre.

Chapitre 4

Je me suis tourné vers d'autres choses, et j'ai vu les oppressions qui se font sous le soleil, et les larmes des innocents, qui n'ont pas de consolateur, et qui ne peuvent résister à la violence, abandonnés qu'ils sont de tout secours; et j'ai félicité les morts plus que les vivants; et j'ai estimé plus heureux que les uns et les autres celui qui n'est pas encore né, et qui n'a pas vu les maux qui se font sous le soleil.

Chapitre 7

Qu'est-il nécessaire à l'homme de rechercher ce qui est au-dessus de lui, puisqu'il ignore ce qui lui est avantageux en sa vie, pendant le nombre des jours de sa pérégrination, et durant le temps qui passe comme une ombre? Ou qui pourra lui indiquer ce qui doit étre après lui sous le soleil?

La bonne réputation vaut mieux que les parfums précieux, et le jour de la mort que le jour de la naissance.

Il vaut mieux aller à une maison de deuil qu'à une maison de festin; car dans celle-là on est averti de la fin de tous les hommes, et celui qui vit pense à ce qui doit lui arriver.

J'ai examiné toutes choses dans mon esprit, pour savoir, et pour consider, et pour chercher la sagesse et la raison de tout, et pour connaître la malice des insensés et l'erreur des imprudents; et j'ai trouvé plus amère que la mort la femme, qui est un filet de chasseurs, et dont le coeur est un rets, et dont les mains sont des liens. Celui qui est agréable à Dieu lui échappe; mais le pécheur sera pris par elle. (Verset à censurer d'urgence au titre de « l'égalité hommes-femmes »)

J'ai trouvé seulement cela, c'est que Dieu a créé l'homme droit, et qu'il s'est lui-même embarrassé dans des questions sans fin. Qui est comme le sage? et qui connaît l'explication des choses?

Chapitre 8

J'ai donc loué la joie, parce qu'il n'y a de bonheur pour l'homme sous le soleil qu'à manger, et à boire, et à se réjouir, et qu'il n'emporte que cela avec lui de son travail, pendant les jours de sa vie que Dieu lui a donnés sous le soleil.

J'ai aussi appliqué mon cœur à connaître la sagesse, et à considérer les occupations qui ont lieu sur la terre. Il est des hommes dont les yeux ne goûtent le sommeil ni jour ni nuit.

Et j'ai compris que l'homme ne peut trouver aucune raison de toutes les oeuvres de Dieu qui se font sous le soleil; et que plus il se fatigue à chercher, moins il trouve; et même quand le sage dit qu'il a cette connaissance, il ne peut pas la trouver.

Chapitre 9

J'ai tourné mes pensées ailleurs, et j'ai vu que, sous le soleil, la course n'est point aux agiles, ni la guerre aux vaillants, ni le pain aux sages, ni les richesses aux habiles, ni la faveur aux meilleurs artisans; mais que tout dépend du temps et des circonstances.

L'homme ignore quelle sera sa fin: mais, comme les poissons sont pris à l'hameçon, et comme les oiseaux sont pris au filet, ainsi les hommes sont saisis au temps du malheur, lorsque tout d'un coup il fond sur eux.

Chapitre 11

La lumière est douce, et il est délicieux pour les yeux de voir le soleil.

Si un homme vit beaucoup d'années, et qu'il se réjouisse pendant toutes ces années, il doit se souvenir du temps de ténèbres, et des jours nombreux qui, lorsqu'ils seront venus, convaincront de vanité tout le passé.

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  • Réflexions sur l'inutilité de la vie et des souffrances qu'elle engendre, et sur la catastrophe d'être né, dans la ligne de E. Cioran et des nombreux auteurs qui ont pensé et pensent de même.
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