Aux femmes enceintes
Vous regardez vos ventres ballonnés et vos seins gonflés de lait,
Vous les adorez déjà ces poupons, ces poupées que vous allez choyer,
Fragiles entre vos (tendres) mains.
Vous aller leur donner le meilleur de vous-même.
Ils et elles dépendront de vous, de votre imm-men-n-nse générosité
De mères maternelles, maternantes et maternisantes.
Mais dans quel monde allez-vous les précipiter ?
Lisez-vous de temps en temps les journaux ?
Et ces guerres partout, vous vous en moquez ?
Occupées que vous êtes à vos layettes,
Qui vous rappellent d'anciens jeux avec des poupées.
"Que tu as de belles filles, Giroflée, Girofla,
Que tu as de belles filles, l'soldat les violera."
(Chanson de la Grande Guerre, chantée par Y. Montand).
Accidents, agressions, pollutions, chômage, y avez-vous pensé ?
Vous allez nourrir le Moloch social, avide de chair humaine.
La Viiiie n'est qu'esclavage et souffrance inutile,
Soumise à des "impératifs" de production, de consommation et de reproduction.
Ce monde, bâti sur le mensonge, est de moins en moins vivable.
Y balancer des enfants, c'est fuir en avant,
Dans un brouillard épais et suffocant.
Vous pensez trouver ainsi un peu de bonheur pour vous-mêmes,
Sans vous soucier d'y installer un peu plus de souffrance.
Femmes enceintes vous êtes des criminelles,
Et ceux qui vous ont engrossées le sont autant !
Avortez !